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Miroir tendu à la jeunesse

vendredi 12 avril 2024

 

Portrait et prise de parole de jeunes par le prisme de leurs smartphone

Cela vous arrive, parfois, de vous regarder dans votre téléphone portable ? Le projet Miroir tendu à la jeunesse propose à des jeunes, de 16 à 25 ans, de se jouer de leur pratique familière du téléphone pour en tirer un autoportrait cubiste et numérique. C’est avec une approche artistique que l’installation donne la parole à la jeunesse et interroge sa place physique et numérique dans les espaces publics.

Cadre et enjeux

L’équipe du projet a fait face à deux constats qui interrogent notre place en tant que jeunes dans l’espace public, en miroir de celle qu’on occupe sur internet.
D’un côté il semble que les jeunes s’approprient aisément les technologies numériques puisqu’ils co-évoluent avec elles, sont très actifs sur les réseaux sociaux (et aussi souvent touchés par le harcèlement en ligne).
De l’autre, des études récentes indiquent que les jeunes ont tendance à sortir moins souvent et moins loin de chez eux qu’auparavant.

Miroir tendu à la jeunesse porte ainsi trois enjeux sous-jacents à ces constats :
1. Donner place à la parole de jeunes dans l’espace public.
2. Retourner le rapport de force dans la définition de ce que représente la jeunesse, actuellement définie par les règles édictées par les générations précédentes.
3. Utiliser le smartphone comme fil conducteur et un lien entre le public et le sujet.

Le projet cible ainsi un public de 30 utilisateurs de smartphones, invités par la compagnie Blöffique Théâtre. En explorant le sujet lors du Workshop, on se dit que le dispositif pourrait également être utilisé par La Maison des étudiants de la Métropole de Lyon ou adapté pour aborder d’autres enjeux numériques et d’espace public.

Flânerie en paysage mobile se présente comme un autoportrait collectif des jeunes d’aujourd’hui. Ce dispositif choral interroge notre vision du monde et notre rapport aux espaces publics.

Le projet

Il s’agit d’une expérience immersive et interactive, qui invite à s’immerger dans une réflexion sur l’existence et le lien à l’environnement.

Il se décompose en trois phases :

  1. Collecte de données
  2. Autoportraits immersifs
  3. Balade audio guidée

Dans la première partie, des jeunes, rencontrés dans des contextes variés (milieux ruraux, urbains, périurbains, de centre-ville, des quartiers périphériques) et issus de situations sociales diverses, choisissent des séquences d’images et de sons qu’ils récupèrent sur leur propre téléphone. Cela peut être des enregistrements de leur écran lors de leur activité numérique favorite (jouer à des jeux mobiles, scroller sur Instagram, etc) ou des photos, qui, mises bout à bout, composent leur autoportrait. Ces autoportraits sont réinterprétés à travers un montage afin de proposer le portrait d’une génération. L’ensemble vidéo est diffusé lors de la dernière étape, sur des écrans mosaïques de téléphones portables invitant le public à se voir à travers le regard de la jeunesse, et à reconnaître la diversité des expériences vécues.

Comment définiriez-vous le fait d’être jeune ? C’est la question posée aux spectateurs avant de rentrer dans l’espace dont nous vous proposons un extrait : "Le but était qu’en se définissant chacun, ces jeunes finissent par définir la jeunesse grâce à une mosaïque de portraits. Cette mosaïque est une grande composition, comme un puzzle auquel il nous manque trois pièces. Y aurait-il parmi vous, trois volontaires pour former les pièces manquantes du puzzle à l’aide de leur téléphone ? Il vous suffit juste de scanner ce QR Code après avoir verrouillé votre téléphone en mode portrait."

Le fait de reconnaître certains codes, usages et applications dans les autoportraits crée une sorte de lien entre les jeunes et les spectateurs. Une certaine acceptation et une meilleure compréhension vient apaiser les potentielles tensions générationnelles que l’on pourrait ressentir dans notre quotidien.

Porteur et équipe

La compagnie Blöffique théâtre travaille sur la création de formes théâtrales contemporaines dans des lieux non dédiés à la représentation. Elle est à la recherche d’une poétique qui ne nie pas le réel mais qui se développe en parallèle du quotidien pour en donner une autre lecture. Par son intervention sur les usages, l’histoire et les mythologies d’un territoire, elle veut inscrire un univers imaginaire et surréaliste dans ces espaces familiers.

Magali Chabroud - Directrice artistique chez blÖffique, Mise en scène
Amandine Fonfrède - Scénographe
Thomas Nomballais - Régie technique
Thomas Bohl - Codeur créatif, Développeur, maker
Kimi Do
Sarah Kristian - Mise en scène
Jodie Pitton - Étudiante en DSAA Design produit
Camille Gallicet - Étudiante en DSAA Design produit
Sarah Dejeux-Lopes - Étudiante en DSAA Design produit
Laura Delmont - Étudiante en DSAA Design produit

En suivi ou ressources : Mahé Chemelle, Sandrine Chatagnon, Jean-Baptiste Joatton, Thomas Escure, Soriana IM et Christophe Monnet.

Documents :

par Clotilde Veillas, Juliette Monaco, Christophe Monnet